Factures et acomptes

Facturation des acomptes et TVA : quelles sont les règles à respecter en France ?

03/2025
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La facturation des acomptes est une pratique courante dans les transactions commerciales. Elle permet de sécuriser un contrat et d’étaler le paiement d’un bien ou d’un service. Mais comment ces paiements anticipés doivent-ils être traités d’un point de vue comptable et fiscal ?

L’article 289 du Code général des impôts (CGI) impose une facturation obligatoire des acomptes et leur soumission à la TVA dès leur encaissement, une obligation renforcée depuis le 1er janvier 2023 pour les livraisons de biens.

  • Quelles sont les obligations de facturation des acomptes ?
  • À quel moment la TVA devient-elle exigible ?
  • Quelles différences entre les acomptes pour des livraisons de biens et pour des prestations de services ?
  • Comment traiter la TVA en cas d’annulation d’une commande ?

Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour sécuriser vos acomptes et éviter les erreurs fiscales.

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Facturation des acomptes : quelles sont les obligations légales ?

Pourquoi doit-on obligatoirement facturer un acompte ?

Légalement, il n’est pas possible d’encaisser un acompte sans émettre une facture. Un simple devis signé ou un virement bancaire ne suffisent pas à justifier la perception d’un acompte.

L’article 289 du CGI impose une facturation systématique dès l’encaissement d’un acompte.

Une entreprise qui perçoit un acompte sans établir de facture s’expose à des sanctions pour défaut de facturation. Par ailleurs, le client ayant acquitté l’acompte ne peut faire valoir ses droits à déduction de la TVA s’il ne dispose pas d’une facture d’acompte. En cas de déduction de la TVA sans facture d’acompte (simple devis), le client s’expose à une remise en cause de son droit à déduction.

Mentions obligatoires sur une facture d’acompte

Une facture d’acompte doit comporter toutes les mentions légales d’une facture standard :

  • Date et numéro de la facture.
  • Identité du vendeur et de l’acheteur (nom, adresse, SIRET).
  • Description des biens ou services concernés.
  • Montant de l’acompte HT et TTC.
  • Taux et montant de la TVA applicable.
  • Référence éventuelle au numéro de devis ou au bon de commande.

Par ailleurs, il est recommandé de faire référence au fait qu’il s’agit d’un "Facture d’acompte" pour éviter toute ambiguïté.

Facture finale et acompte : Lors de la livraison du bien ou de la réalisation du service, une facture finale est émise en déduisant les acomptes déjà facturés et la TVA déjà collectée.

Exigibilité de la TVA sur les acomptes : quelles règles appliquer ?

Depuis le 1er janvier 2023, la TVA sur un acompte est exigible dès son encaissement, aussi bien pour les livraisons de biens que pour les prestations de services.

  • Avant 2023 : Seuls les acomptes sur prestations de services déclenchaient la TVA à l’encaissement. Pour les livraisons de biens, la TVA n’était due qu’au moment de la livraison.
  • Depuis 2023 : La TVA est due dès l’encaissement de l’acompte, quel que soit le type d’opération.

Livraisons de biens : la TVA est-elle due dès l’acompte ?

OUI. Depuis le 1er janvier 2023, la TVA devient exigible immédiatement dès l’encaissement de l’acompte sur une livraison de biens.

Avant cette réforme, la TVA n’était due qu’au moment de la livraison effective. Désormais, si une entreprise reçoit un acompte pour une commande de marchandise à livrer plus tard, elle doit :

  • Facturer l’acompte avec TVA immédiatement.

Déclarer et payer la TVA sur la déclaration de TVA du mois concerné.

  • Déduire cet acompte de la facture finale.

Conséquence : Une gestion plus stricte des acomptes est nécessaire pour collecter la TVA dès l’encaissement.

Prestations de services : les règles restent-elles les mêmes ?

OUI. Pour les prestations de services, la TVA est exigible dès l’encaissement de l’acompte, conformément à l’article 269 du CGI.

Cas particulier : Option pour la TVA sur les débits

Un prestataire peut opter pour le régime des débits, où la TVA est due dès l’émission de la facture, même si le paiement intervient plus tard.

Dans ce cas la TVA est exigible dès la facturation (même sans encaissement immédiat).

En pratique : La majorité des entreprises reste sous le régime d’exigibilité à l’encaissement.

Comment traiter un acompte en cas d’annulation de la commande ?

Si la vente ou la prestation ne se réalise pas et que l’acompte est remboursé, la TVA initialement collectée doit être régularisée et remboursée au client. Cela se traduit par :

  • Émission d’une facture d’avoir pour neutraliser la TVA.
  • Déduction de la TVA sur la déclaration fiscale correspondante.

Attention, sur ce point, il convient de distinguer les acomptes des arrhes qui suivent un régime distinct en matière de TVA.

Acompte, arrhes et TVA : comment les distinguer ?

Il est crucial de bien différencier un acompte des arrhes, car leur traitement fiscal et juridique diverge.

  • L’acompte est un paiement ferme et définitif : il engage les deux parties à exécuter la transaction. En cas de défaillance de l’acheteur, le vendeur conserve l’acompte. Si c’est le vendeur qui se rétracte, l’acheteur peut exiger l’exécution du contrat ou une indemnisation.

    TVA :
    L’acompte est soumis à la TVA dès son encaissement, que ce soit pour une livraison de biens ou une prestation de services.
  • Les arrhes, en revanche, sont un paiement de réservation avec possibilité d’annulation. Si l’acheteur renonce, il perd ses arrhes ; si le vendeur se rétracte, il doit les rembourser au double (article 1590 du Code civil).

    TVA : Les arrhes ne sont pas soumises à TVA, sauf si elles sont finalement imputées sur le prix de vente.

Bon à savoir : Toujours préciser dans le contrat s’il s’agit d’un acompte ou d’arrhes pour éviter un risque de discussion en cas de contrôle fiscal.

Conclusion : comment sécuriser la facturation de vos acomptes ?

  • Émettez systématiquement une facture sur vos acomptes (devis signé ou virement ne suffisent pas).
  • Appliquez la TVA dès l’encaissement, que ce soit pour un bien ou un service.

En cas d’annulation, émettez une facture d’avoir afin de régulariser la situation.

  • Distinguez bien acompte et arrhes pour éviter les erreurs.

Vous avez des questions sur la facturation des acomptes et la TVA ?

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